La réforme des retraites en France annonce de nombreux changements. Le gouvernement Macron souhaite mettre en place un système de retraite universel. Bien que la réforme soit toujours en débat, nous savons qu’elle introduira un âge pivot en dessous duquel le montant des pensions de retraite ferait l’objet d’une décote.
Pour le moment, la condition de durée d’assurance et l’âge du taux plein automatique sont des éléments essentiels du système de retraite, notamment pour bénéficier de la pension sans minoration. Mais qu’est-ce que l’âge pivot, et qu’est-ce que cela implique ? C’est ce que nous allons voir.
En quoi consiste la réforme des retraites Macron ?
Le gouvernement français souhaite revoir le système des retraites. Dans cette optique, il a mis en place une réforme des retraites. Actuellement en débat, cette réforme a pour objectif de rendre le régime de retraite universel, c’est-à-dire par points. Cela annonce également la fin des régimes par trimestres. Toutes les catégories de travailleurs cotiseront au même régime, qu’ils soient salariés, indépendants, fonctionnaires, ou agriculteurs.
La réforme des retraites prévoit aussi de supprimer l’âge du taux plein pour le remplacer par ce qu’on appelle l’âge pivot. Concrètement, la retraite ne dépendra plus du nombre de trimestres, mais du nombre de points cumulés tout au long de la carrière professionnelle du travailleur. À savoir également que l’âge légal pour partir en retraite restera à 62 ans. Enfin, ce système par points est déjà utilisé dans les caisses de retraite complémentaires pour calculer les pensions.
Mieux comprendre le système de retraite actuel
Selon le système de retraite actuel, il existe deux seuils d’âge : l’âge légal de départ à la retraite et l’âge du taux plein automatique. Voici les caractéristiques de ces deux seuils :
- L’âge légal de départ à la retraite : si vous êtes né à partir de 1955, votre âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans. Si vous n’avez pas validé tous vos trimestres, votre pension peut être affectée d’une décote et d’un coefficient de proratisation sur la retraite du régime de base. Il est également possible d’aller à la retraite à 60 ans, mais ce dispositif concerne seulement certaines catégories de travailleurs.
- L’âge du taux plein automatique : c’est l’âge à partir duquel vous pouvez bénéficier de la retraite à taux plein. Cela se fait sans décote même si vous n’avez pas validé tous vos trimestres. L’âge du taux plein automatique est de 67 ans pour les personnes nées à partir de 1955.
Qu’est-ce que l’âge pivot au juste ?
L’âge pivot également appelé l’âge d’équilibre est un système bonus/malus appliqué aux retraites. Cet âge permet aux Français de travailler plus longtemps tout en compensant les inégalités de retraite. Théoriquement, l’âge serait fixé à 64 ans, et en dessous de cet âge, la pension de retraite ferait l’objet d’un abattement, soit du même mécanisme que celui actuellement appliqué au taux plein. En 2019, l’âge moyen projeté de départ à taux plein était de 63 ans. Selon le haut-commissaire à la réforme des retraites, le palier de 64 ans correspond à l’âge moyen de départ à taux plein en 2025.
Ainsi, c’est l’âge pivot qui décidera du montant de la pension de la retraite de base, et non le nombre de trimestres validés et l’année de naissance, comme c’est le cas actuellement. Concrètement, si vous partez en retraite avant l’âge pivot, il y aura une décote de 5% par an sur votre pension, et si vous partez à la retraite après l’âge pivot, il y aura une surcote de 5% par an sur votre pension. Une réforme qui incite les actifs à travailler plus longtemps, et qui évite d’être pénalisé surtout dans le cas d’un actif dont la carrière professionnelle est morcelée.
Qui sont ceux concernés par l’âge pivot ?
Si le système est adopté, l’âge pivot pourra évoluer en fonction de l’espérance de vie des Français. Certains profils seraient d’ailleurs favorisés, comme les cadres, les actifs ayant connu des périodes d’interruption dans leur carrière, et les femmes qui doivent attendre l’âge du plein pour partir en retraite sans décote.
D’autres profils seraient aussi concernés par l’âge pivot, dont les étudiants effectuant des petits boulots et des stages. En revanche, l’âge pivot ne s’applique pas à ceux qui souhaitent partir en retraite de manière anticipée à travers le dispositif carrière longue.
L’instauration d’un âge pivot et d’un système de points
L’objectif principal de la réforme des retraites est de mettre en place un système de points comme c’est le cas pour la plupart des régimes complémentaires. L’ensemble des points accumulés tout au long de la carrière sera pris en compte pour calculer le montant de la pension de retraite. Si un tel système est mis en place, c’est pour réduire les inégalités et inciter les actifs à travailler plus longtemps.
Avec le système de retraite actuel, certains profils sont pénalisés à cause de la condition de durée d’assurance. Interruption pour cause de chômage, congé parental, maternité… pour ces raisons, certains actifs n’arrivent pas à valider leurs trimestres et doivent donc repousser le moment où ils peuvent aller à la retraite. Avec l’instauration de l’âge pivot, ces personnes pourront partir à la retraite à 64 ans sans qu’une décote ne soit appliquée, et ceci, même en cas de carrière incomplète.
L’autre raison pour laquelle le gouvernement souhaite mettre en place un système de points et l’âge pivot, comme nous l’avons vu, est pour inciter les actifs à travailler le plus longtemps possible. Ceux qui prendront leur retraite après l’âge pivot pourront obtenir une surcote de 5% par année supplémentaire. Dans la pratique, si vous partez à la retraite à 66 ans, et si vos points vous donnent droit à une pension de 1400 euros par mois, le montant sera majoré de 10% et vous percevrez ainsi 1540 euros par mois.
Comment partir à la retraite avant l’âge légal ?
Normalement, pour partir en retraite, vous devez attendre d’avoir l’âge légal, soit 62 ans si vous êtes né après 1955. Or, il existe des dispositifs de retraite anticipée qui concernent certaines catégories d’actifs. Ceux-ci permettent de partir en retraite avant l’âge légal à taux plein. La condition est de justifier d’un certain nombre de trimestres validés. Parmi les dispositifs permettant d’aller en retraite avant 62 ans, il y a la carrière longue, le handicap, et la pénibilité.
Enfin, il y a aussi ce qu’on appelle la retraite progressive. Ce dispositif permet à l’employé de partir en retraite à mi-temps dès qu’il a 60 ans. Il faut, bien entendu, que l’employeur soit d’accord et que l’employé respecte toutes les conditions : avoir au moins 60 ans, justifier d’une durée d’assurance retraite d’au moins 150 trimestres, et effectuer un temps de travail représentant entre 40 et 80 % de la durée de travail à temps complet.